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Startup Environnement

UGIEL : pour une science chromatique durable

Publié le 30 mai 2024|par Marie Delille

UGIEL est une société experte dans la coloration de matières premières en poudre, grâce à des pigments créés à base d’or, d’argent et de cuivre. Deux ans après sa structuration en entreprise, le projet monte en échelle et intègre de plus en plus de sollicitations du monde du luxe.

Le 12 avril 2024, UGIEL a officiellement inauguré son nouvel espace de travail, dans le parc d’activités Amperis de Pessac. Ce nouveau chapitre va permettre à l’entreprise de Jérôme Majimel, chercheur au CNRS, d’étendre sa production et d’agrandir son équipe. Né au sein de l’Institut de Chimie de la Matière Condensée de Bordeaux (CNRS/Bordeaux INP/Université de Bordeaux) il y a neuf ans, et soutenu par le CNRS, l’université de Bordeaux, Bordeaux Techno West et la SATT Aquitaine Science Transfert, le projet UGIEL séduit aujourd’hui de nombreux secteurs, de la verrerie à la joaillerie en passant par la cosmétique.

Du nano au macro : séduire le luxe

Pour s’insérer dans le marché très règlementé du luxe et particulièrement des cosmétiques, UGIEL a dû repousser les limites de l’innovation : faire passer les pigments contenant des nanoparticules d’or de l’échelle nanométrique à l’échelle macrométrique. Or, les couleurs se forment justement à l’échelle nanométrique. Face à ce défi de taille, Jérôme Majimel et son équipe ont redoublé de créativité et de technicité.

En apposant d’abord les nanoparticules d’or et d’argent sur des paillettes d’aluminium, nous avons pu observer que le pouvoir colorant des nanoparticules persistait. ’’

Jérôme Majimel

chercheur au CNRS

Nous sommes capable de prendre une poudre, quelle qu’elle soit, de la mettre dans notre milieu réactionnel et d’ajouter de l’or ou de l’argent. En fonction de l’application et de la couleur souhaitée, nous venons déposer à la surface de cette poudre un ensemble de particules, en contrôlant leur taille, leur forme et leur organisation, et ces trois paramètres nous permettent de moduler et de changer la couleur du matériau sur lequel nous les déposons.

La chimie verte au cœur de l’entrepreneuriat

Jérôme Majimel et ses trois associés, tous scientifiques, se sont démarqués sur le marché du luxe, notamment à travers des contrats avec un grand groupe de luxe français. A ses débuts, la structure de l’entreprise a interrogé l’écosystème des start-up, comme l’explique Jérôme Majimel : « Cela me semblait important d’avoir quatre scientifiques dans l’équipe parce que nous allions devoir acquérir de l’expertise et de la renommée sur ces marchés. Nous allions vraiment nous frotter aux industriels. Et à un moment donné il fallait que nous arrivions à les convaincre que nous avions un vrai potentiel technique et technologique. Et c’est par cette expertise scientifique que nous arrivions à les convaincre. Au début de la vie de la société, il m’a souvent été reproché de ne pas avoir tout de suite recruté des commerciaux ».

Une rencontre significative avec Jean-François Tranchant, ancien responsable de département chez un grand groupe de luxe français, a permis à UGIEL d’exprimer tout son potentiel technologique et innovant au service des marques de luxe, de la joaillerie à la parfumerie, en passant par le marché du vin et des spiritueux.

En misant sur une qualité de service allant de la définition du cahier des charges jusqu’à la post- production, UGIEL offre à ses clients un accompagnement sur-mesure inédit. Conscient des enjeux environnementaux de l’usage des matériaux précieux, UGIEL tend vers une extraction de l’or et de l’argent à partir de la matière fournie par ses clients, lorsqu’elle en contient, ou autrement, en proposant à d’autres entreprises de recycler leurs déchets contenant ces matériaux précieux : « L’or est une catastrophe d’un point de vue environnemental sur l’extraction minière. Nous travaillons donc sur le recyclage d’or, sur la réutilisation de sous-produits à base d’or. Il y a des entreprises qui ont des sous-produits à base d’or dont elles ne savent que faire, qui mettent cela dans des placards et dont elles ne se servent plus parce qu’elles ne savent pas comment transformer cette matière là. Nous, nous savons. »

Une attention particulière est portée à la traçabilité des produits : « Nous prenons la matière première de nos clients et nous la transformons. Sans toucher à ses propriétés intrinsèques, nous changeons juste la couleur. Puis nous la rendons aux clients et les clients la mettent en œuvre dans leur procédé, afin d’en faire des produits finis. ». Ce cercle vertueux entre en résonnance avec la notion de chimie verte, qui caractérise le projet depuis ses débuts. Les processus de coloration des matières sont réfléchis de sorte à privilégier une utilisation de matériaux naturels et des technologies peu consommatrices d’énergie (eau, réactifs naturels, basse température…).

L’ambition d’UGIEL est de pouvoir proposer, dans quelques années, le premier pigment 100% made in France. Sa récente installation dans un nouvel espace répond au besoin d’une production plus vaste, répondant à un besoin de création « sur-mesure » dans le secteur du luxe. L’adaptation d’UGIEL aux nouvelles règlementations du marché cosmétique présage la réussite de l’entreprise qui initie le concept de « science chromatique

L'équipe Ugiel

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