17 nouveaux projets de start-up, fondés sur des technologies développées au sein de laboratoires dont le CNRS assure une tutelle, ont été sélectionnés. La nouvelle promotion s'est réunie en décembre dernier lors d'un évènement d'accueil sous le parrainage de Jean-Marie Tarascon, médaille d’or du CNRS, co-fondateur et conseiller scientifique de Tiamat.
Depuis la création du programme RISE en 2019, ce sont 133 projets de start-up qui ont été accompagnés, dans les domaines de la santé, de l’environnement, des biotechnologies, du médical, de l’électronique, de l’optique et du numérique. La dixième promotion accueille ainsi 17 nouveaux projets de start-up issus des laboratoires du CNRS et de ses partenaires.
Rappelons que le programme RISE est ouvert à tous les projets de start-up et aux jeunes start-up impliquant le CNRS. L’accompagnement apporte aux porteurs de projets une expertise précieuse permettant de faire émerger leur projet dans des conditions optimales, en bénéficiant d’un accompagnement efficace d’un an en amont, dispensé par une équipe d’experts dédiés et de mentors pour les suivre dans toutes leurs étapes de développement.
Les futurs dirigeants d’entreprise sont notamment accompagnés dans la structuration de leurs projets : construction du couple produit/marché, formalisation d’un business plan réaliste et ambitieux, constitution d’une équipe complémentaire intégrant toutes les compétences nécessaires à la réussite de la start-up.
CNRS Innovation, qui pilote le programme RISE, a organisé et célébré l’accueil de cette nouvelle promotion le 14 décembre dernier dans un cadre convivial dans le 15ème arrondissement de Paris, regroupant les porteurs de projets de la nouvelle promotion et les lauréats de la promotion sortante (8ème promotion). Tous ont pu bénéficier du retour d’expérience de valorisation et de création de start-up de Jean-Marie Tarascon, médaille d’or du CNRS, co-fondateur et conseiller scientifique de Tiamat, et parrain de cette 10ème promotion RISE.
L'élément clé de réussite, c'est de savoir former la bonne équipe. Avoir la vision, l'objectif et le produit que l'on veut fabriquer, connaitre les expertises pour le réaliser, et s'entourer d'une très bonne équipe. ’’
Jean-Marie Tarascon
médaille d’or du CNRS, co-fondateur et conseiller scientifique de Tiamat, parrain de la nouvelle promotion RISE
Les porteurs de projets ont également assisté à une présentation des partenaires du programme, issus du réseau CNRS : fonds d’investissement, start-up studios, business angels, incubateurs, cabinets d’avocats ou encore cabinets spécialistes du réglementaire. Une table ronde dédiée aux retours d’expérience des lauréats de la 8ème promotion de RISE a été l’occasion d’échanger plus spécifiquement sur le rôle de chacun dans le projet, la genèse du projet, les déclics, les questions du marché et du financement, les meilleurs et les pires moments vécus avec les interventions de Chloé Dupuis, doctorante et future CEO du projet CASAAC, Giuseppe Modica, post-doctorant et futur CTO du projet LumiSync, Jean-Philippe Herbeuval, directeur de recherche et futur CSO du projet Elyris Pharma.
Pour se lancer concrètement dans l’aventure, tous les porteurs de projets ont aussi participé à une séance de pitch en 3 minutes de leurs projets de start-up.
Accueil de la 10ème promotion RISE - 14 décembre 2023
Pour en savoir plus sur les 17 projets sélectionnés :
Projets en santé
Nebula, porté par Mounir Tarek, Directeur de Recherche au CNRS, et Daniel Wiczew, expert en IA du Laboratoire de Physique et Chimie Théoriques (CNRS/Université de Lorraine), vise à révolutionner les industries pharmaceutique et biotechnologique. Leur technologie fusionne l’intelligence artificielle avec la biophysique computationnelle pour explorer et révéler l’ensemble des conformations possibles d’une biomolécule ayant un potentiel thérapeutique. En intégrant cette avancée technologique dans le processus de recherche, l’objectif est d’accélérer et optimiser la découverte de nouveaux médicaments et ainsi de transformer l’efficacité et la rentabilité des premières étapes de Drug Discovery en réduisant drastiquement les coûts de R&D et en accélérant le développement de nouvelles solutions thérapeutiques.
Virtu Therapeutics est un projet porté par le Dr Thierry Virolle (directeur de recherche INSERM à l’institut de Biologie Valrose, CNRS/INSERM/UCA), par le Dr Laurent Turchi (Ingénieur de recherche hospitalier dans l’équipe du Dr Virolle), et Lionel Menou (CEO). Les objectifs de Virtu Therapeutics (lauréat du concours d’innovation ilab-2023) visent à améliorer la prise en charge des cancers agressifs comme le glioblastome, une tumeur cérébrale incurable, en ciblant les propriétés des cellules souches cancéreuses (CSC). En effet, cette sous population de cellules tumorales est incriminée dans la résistance aux thérapies anti-cancéreuses actuelles, expliquant les récidives systématiques des glioblastomes malgré les traitements. Virtu Therapeutics innove avec une stratégie thérapeutique consistant, notamment par l’action de petites molécules, à forcer la différenciation des CSC en cellules tumorales incapables de se multiplier et sensibles aux chimiothérapies.
NeuroReality est un projet MedTech porté par Jérémie Mattout et Emmanuel Maby, respectivement chercheur et ingénieur de recherche au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CNRS/INSERM/Université Claude Bernard). Ce projet propose un dispositif neurotechnologique immersif, pour une évaluation objective et quantitative des capacités attentionnelles. Avec ce dispositif qui exploite un neuromarqueur de l’attention sélective, un examen personnalisé et automatisé fournira un rapport d’évaluation approfondi aux spécialistes du diagnostic et de la prise en charge des troubles de l’attention.
Le projet Pico2Box, porté par Wassim Khaddour, enseignant chercheur à l’université de Strasbourg et au laboratoire des sciences de l’ingénieur, de l’informatique et de l’imagerie (ICube, CNRS/Université de Strasbourg) et Wilfried Uhring, professeur et chercheur à l’université de Strasbourg et au laboratoire ICube, propose une solution innovante pour améliorer la fiabilité du criblage de biomolécules par une mesure de la fluorescence résolue en temps. Cette technologie développée au sein du laboratoire ICube devrait permettre d’accélérer d’un facteur 1000 l’opération de criblage par rapport aux systèmes de lecteur de plaque à micro-puits actuellement disponible sur le marché. Le système de comptage de photon autonome peut également être commercialisé pour différentes applications.
Le projet CicaNeuro est porté par Bruno Figadère et Patrick Michel, chercheurs aux seins des laboratoires Biomolécules : Conception, Isolement, Synthèse (BioCIS, CNRS/Université Paris Saclay) et Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM, CNRS/INSERM/Sorbonne Université). La nouvelle technologie vise à développer une petite molécule permettant de protéger les neurones dopaminergiques, affectés lors de la survenue de la maladie de Parkinson. A terme, ce premier médicament neuroprotecteur permettra de stopper l’évolution de cette neurodégénérescence, qui à ce jour n’est pas traitée, puisque seuls les symptômes moteurs sont adressés par les traitements actuels.
EpiTransDiag est un projet pluridisciplinaire formé à Montpellier à la croisée de l’informatique, de la biologie et de la chimie de l’ARN. Il est porté par Eric Rivals (Directeur de Recherches CNRS au Laboratoire d’informatique de robotique et de microelectronique de Montpellier – LIRMM, CNRS/Université de Montpellier), en collaboration avec A. David (DR INSERM, IRCM – Montpellier), C. Hirtz (Prof. Univ. et CHU Montpellier) et P. Garnier (futur CEO). Chaque cancer solide est une maladie évolutive : la tumeur naît, croît, finit par sortir de l’organe où elle est apparue, puis forme des métastases ailleurs dans l’organisme. Passé un certain stade, le traitement devient difficile et l’objectif d’une guérison s’éloigne. La prise en charge pâtit grandement d’une détection tardive. EpiTransDiag développe des tests de diagnostic précoce basés sur les modifications chimiques des ARN présents dans les fluides corporels, et sur l’IA. Les cellules contrôlent l’apparition et le maintien de ces modifications, qui sont donc des indicateurs de l’état de la tumeur. Leurs quantités sont mesurées dans une biopsie liquide par spectrométrie de masses (une technologie largement employée sur les protéines) en panel, puis analysés par des algorithmes d’apprentissage automatique qui prédisent avec précision et sensibilité la présence d’un cancer. Le but d’EpiTransDiag est de valider à grande échelle ces tests et de le développer leur application en clinique pour améliorer le diagnostic, le suivi du traitement, ou la stratification de patients. Le premier cancer ciblé est le cancer colorectal qui totalise près de 2 millions de nouveaux cas et 900000 décès par an, et pour lequel une détection précoce permet une intervention chirurgicale rapide avant le stade des métastases et s’accompagne alors fréquemment d’une guérison. EpiTransDiag aidera le praticien pour une prise en charge personnalisée du patient, et ce dernier dans sa course contre la montre contre le cancer.
CEiSCAT est un projet porté par Jean-Jacques Greffet, professeur à l’Institut d’Optique Graduate School et chercheur au laboratoire Charles Fabry (CNRS/IOGS). De nombreuses nanoparticules de l’ordre de la dizaine de nm sont utilisées comme médicament ou comme vecteur de médicaments. Les techniques de détection disponibles sur le marché ne permettent pas de les voir individuellement ni de savoir si elles sont vides ou chargées. Le projet CEiSCAT est basé sur une technique de microscopie exaltée par cavité résonante. CEiSCAT permettra de détecter sans marquage des nanoparticules de façon individuelle et de mesurer leur masse et donc leur chargement. Il permettra également de mesurer des concentrations, de détecter des agrégats et de mesurer des affinités.
Projets en sciences de la matière et sciences de l’ingénieur :
Le projet Viewer Laser est porté par Frédéric Burgy, Ingénieur de recherche et responsable installations Laser de Puissance au sein du Centre Lasers Intenses et Applications à Bordeaux (CELIA, CNRS/ Université de Bordeaux/CEA), Marion Denis, Ingénieur chercheur CEA, Pierre Hericourt, ingénieur d’étude CNRS, Romain Delos, ingénieur d’études Université de Bordeaux et Laurent Merzeau, assistant ingénieur. Le projet vise à proposer une offre de « Viewers » nouvelle génération et à prix abordables, répondant à de nombreuses applications pour la visualisation de faisceaux laser infrarouge. La start-up a pour ambition de devenir un acteur incontournable sur cette niche technologique à forte valeur ajoutée.
H2 Solide est porté par Moad Bouzid, docteur en chimie au sein des laboratoires Institut de Chimie Moléculaire de l’Université de Bourgogne (CNRS/Université de Bourgogne) et Laboratoire Interdisciplinaire Carnot de Bourgogne (CNRS/Université de Bourgogne/Université Tech Belfort-Montbeliard) et ingénieur en maturation recruté par la SATT SAYENS. Avec pour ambition de proposer une alternative au stockage majoritairement gazeux dangereux et coûteux de l’hydrogène, notre projet souhaite valoriser la présence d’hydrogène sous forme solide dans des composés chimiques stables, non dangereuses et de la délivrance de leur hydrogène de manière contrôlée et sécurisée. Nos futurs réservoirs non-pressurisés seront alors dans la capacité de stocker efficacement l’hydrogène et d’alimenter des systèmes à différentes échelles (piles, stations, véhicules lourd et léger, etc.)
P-layer est une jeune startup strasbourgeoise exploitant une innovation développée par une équipe de chercheurs du laboratoire ICube (CNRS/Université de Strasbourg). Cette innovation combine d’une manière originale et unique les propriétés photovoltaïques des semi-conducteurs organiques avec les caractéristiques optiques des cristaux liquides pour réaliser de la modulation optique autonome et pilotable. Appliquée en tant que vitrage passif opacifiant et contrôlable par exemple, cette innovation ouvre de nouvelles opportunités passionnantes pour les applications dans le bâtiment, le transport, l’agriculture et se distingue par sa facilité de fabrication et d’installation, ses économies d’énergie et sa capacité à apporter de la lumière naturelle tout au long de l’année sans impacter le confort des occupants.
Le projet Lumensium, porté par Nicolas Del Giudice et Laurent Douce, chercheurs au sein du Département des Matériaux Organiques à l’Institut de Physique et Chimie des Matériaux de Strasbourg (CNRS/Université de Strasbourg) propose un scintillateur organique cristallin innovant capable de détecter les neutrons quelle que soit leur énergie et de les discriminer des rayons gammas. Ce nouveau matériau remplacera l’Hélium(3), matériau en tension actuellement utilisé comme détecteurs standards pour la détection des neutrons, tout en étant plus efficace et polyvalent.
Le projet Clamps, porté par Hamza El Jjouaoui, ingénieur de recherche CNRS au sein du laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (LIRMM, CNRS/Université de Montpellier), Haddab Yassine et Philippe Poignet, professeurs à l’Université de Montpellier et chercheurs au LIRMM, vise à créer une machine d’impression 3D capable de produire des structures complexes en silicones, avec des applications potentielles en robotique souple et en médecine. Cette machine, sans équivalent, a pour but de fabriquer des structures souples ou hybrides utilisables dans plusieurs domaines à forte valeur ajoutée (robotique médicale et de manipulation, implants médicaux, micro-fluidique, etc.). Associé à un logiciel de conception et d’optimisation, ce procédé d’impression offrira des nouvelles possibilités pour la réalisation des structures en silicone.
Le projet Mottronics, porté par Laurent Cario, chercheur CNRS au sein de l’institut des matériaux de Nantes Jean Rouxel (CNRS/ Nantes Université), Benoit Corraze, enseignant-chercheur, Julien Tranchant, ingénieur de recherche CNRS et Etienne Janod chercheur CNRS, développe de nouveaux composants électroniques permettant d’implémenter des mémoires non-volatiles et des neurones artificiels mono-composants. Les neurones et mémoires/synapses artificiels constituent les deux briques de base pour la réalisation d’un réseau de neurone artificiel hardware. De tels réseaux hardware permettent d’envisager une réduction de la consommation énergétique d’un facteur 1000 par rapport aux architectures microélectroniques utilisées actuellement.
Nomos est porté par Louis Cornette de Saint Cyr, ingénieur et docteur, et Darwin Wu, entrepreneur. Le procédé de Nomos, développé en collaboration avec l’Institut Européen des Membranes (CNRS/Université de Montpellier/ENSC Montpellier), vise à transformer en engrais les effluents organiques liquides, et en premier lieu les digestats de méthanisation, par un procédé de fermentation biologique. Cet engrais local et renouvelable pourrait être labellisé Agriculture Biologique tout en ayant des performances et un prix similaire aux engrais synthétiques qu’il vise à remplacer à terme.
Cerashape est porté par Valentin Jayat, ingénieur de recherche à l’Institut de recherche sur les céramiques (CNRS/Université de Limoges). Le projet a développé, dans une optique d’économie circulaire, un procédé permettant la réutilisation de rebuts issus des industries porcelainières composés principalement de silicates pour la fabrication de céramiques techniques sous forme de poudre à façon à haute valeur ajoutée de type oxynitrure de silicium. Les performances thermomécaniques de ces poudres sont en adéquation avec de nombreux secteurs d’application tels que l’aéronautique, l’aérospatial, l’automobile ou l’énergie.
Cleaneau est porté par Mona Semsarilar, chercheuse, Chaimaa Gomri et Tarek Benkhaled, post-doctorants de l’Institut Européen des Membranes (CNRS/Université de Montpellier/ENSC Montpellier). Le projet développe un matériau plate-forme basé sur des molécules cycliques fonctionnelles intégrées dans un réseau polymères réticulés pour le traitement de l’eau. Les deux éléments constituants le matériau peuvent être adaptés et réadaptés pour capter sélectivement différentes familles de polluants. L’efficacité de ce matériau a été démontrée pour la capture de l’iode, des PFAS (polluants chimiques éternels), de quelques métaux lourds et de l’or. Le principal avantage de ce matériau est sa simplicité à préparer et son coût bon marché. Des fonctionnalités spécifiques peuvent être facilement intégrées. Ce matériau peut être morphologiquement modulé pour obtenir la forme appropriée à des conditions spécifiques, grâce à l’impression 3D qui permet de fabriquer des objets poreux, avec une diffusion rapide et une excellente surface spécifique.
Waterland est porté par Mihail Barboiu, directeur de recherche, Sanaa Daakour et DanDan Su, post-doctorante à l’Institut Européen des Membranes (CNRS/Université de Montpellier/ENSC Montpellier). Le projet propose des membranes biomimétiques pour le dessalement de l’eau, contenant des canaux artificiels d’eau qui vont permettre d’augmenter les perméabilités : 3-6 LMH/bar avec des taux de rejet NaCl de 99%, pour une réduction d’énergie de 40-50% SWRO et une réduction des coûts de production. Ces membranes ont pour application la production d’eau ultrapure (vaccins, électronique, hôpitaux), la réutilisation d’eau industrielle, les osmoseurs de bateaux, dans l’agroalimentaire avec la concentration des produits actifs ou encore la génération d’énergie par pression osmotique.
Contact : startup@cnrsinnovation.fr
Pour en savoir plus sur les projets de start-up accompagnés par le CNRS, consulter le Bilan 2022
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