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Startup Santé Medtech

Maladies neurologiques : les microbulles d’Harmonix franchissent la barrière du cerveau

Publié le 26 février 2025|par Emma Borges

Harmonix, jeune start-up issue d'un laboratoire orléanais, s'attaque à un défi majeur : transformer le traitement des maladies neurologiques. Fondée en mars 2024 par Anthony Delalande, enseignant-chercheur de l'Université d'Orléans au Centre de biophysique moléculaire du CNRS à Orléans et Delphine Galezowski, experte en stratégie commerciale, la société développe une technologie innovante de microbulles fonctionalisables activées par ultrasons. Ces microbulles, en délivrant des molécules thérapeutiques directement dans le cerveau, représentent un potentiel immense pour traiter un grand nombre de maladies neurologiques.

Dépasser une barrière biologique

La barrière hémato-encéphalique (BHE) est un filtre naturel qui protège le cerveau des substances nocives, mais elle constitue également un frein pour la médecine : près de 98 % des molécules thérapeutiques n’arrivent pas à la franchir. Cet obstacle affecte particulièrement les grosses molécules, comme celles utilisées en thérapie génique, une des avancées les plus prometteuses de ces dernières années dans le domaine de la santé.

Harmonix s’attaque à ce défi grâce à une solution innovante : des microbulles de gaz capables d’encapsuler des agents thérapeutiques. Sous l’effet d’ultrasons, ces microbulles se mettent à « vibrer », ce qui rend la BHE temporairement perméable, et permet ainsi d’acheminer les molécules thérapeutiques directement dans le cerveau.

« Les applications de cette technologie sont immenses », explique Delphine Galezowski, cofondatrice d’Harmonix. « Alzheimer, Parkinson, glioblastome, maladies génétiques rares… Harmonix peut répondre à des enjeux médicaux majeurs ».

Actuellement en phase de développement préclinique, Harmonix travaille sur des premiers tests afin de montrer l’efficacité de leur traitement contre le glioblastome, la forme la plus courante de tumeur cérébrale. En encapsulant des acides nucléiques (ASO) et en les délivrant directement dans le cerveau, la start-up espère démontrer l’efficacité de sa technologie pour améliorer les traitements existants.

Les applications de cette technologie sont immenses : Alzheimer, Parkinson, glioblastome, maladies génétiques rares… Harmonix peut répondre à des enjeux médicaux majeurs ! ’’

Delphine Galezowski

cofondatrice d’Harmonix

Une technologie aux applications variées

Les maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson, qui affectent des millions de personnes dans le monde, pourraient bénéficier d’une administration plus ciblée des thérapies actuelles. La technologie pourrait également offrir une nouvelle chance pour les patients atteints de pathologies génétiques rares, telles que le syndrome de Rett ou le syndrome de l’X fragile, pour lesquelles les options thérapeutiques restent limitées.

Cette diversité d’applications possibles repose sur la personnalisation des microbulles en fonction des besoins thérapeutiques. « Nous adaptons notre technologie pour répondre aux spécificités de chaque traitement, qu’il s’agisse de thérapie génique, d’anticorps ou d’autres molécules », précise Delphine Galezowski.

L’un des principaux avantages de cette technologie est sa capacité à rendre les traitements plus efficaces tout en réduisant leurs effets secondaires. En ciblant précisément les zones à traiter, elle permet une meilleure concentration des molécules au niveau du cerveau, limitant leur dispersion dans l’organisme. Ce ciblage pourrait également réduire les doses nécessaires, minimiser les coûts et élargir la fenêtre thérapeutique, offrant ainsi des bénéfices concrets pour les patients et les systèmes de santé.

 

Construire des partenariats pour révolutionner les traitements

Issue des recherches menées par des équipes du CNRS et de l’Université d’Orléans au Centre de biophysique moléculaire, puis propulsé par le nouvel accélérateur de recherche technologique de l’Inserm à Orléans, et soutenue par C-Valo, Harmonix bénéficie de solides soutiens institutionnels. Le CNRS, via son programme RISE, ainsi que la technopole d’Orléans et Bpifrance (avec son label Deeptech), ont contribué à structurer le projet. Harmonix place aujourd’hui la construction de nouveaux partenariats au cœur de sa stratégie de développement. La start-up cherche activement des acteurs des biotechnologies et de la pharmacie pour co-développer des applications concrètes de sa technologie. « Nous souhaitons encapsuler leurs molécules pour les aider à les délivrer là où elles ne pourraient jamais aller seules », explique Delphine Galezowski. Ces collaborations permettront d’intégrer la plateforme d’Harmonix dans des recherches en cours, tout en assurant sa capacité à répondre aux besoins cliniques et industriels actuels.

Harmonix vise à s’imposer comme un acteur clé de la médecine de précision. En associant expertise scientifique et stratégie collaborative, la start-up répond à des enjeux majeurs de santé publique : permettre l’accès à des traitements innovants pour des pathologies complexes.

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