Installé à la frontière entre innovation technologique et entrepreneuriat sur le climat, BXVentures accompagne depuis près d’un an des projets de création de start-up du programme RISE du CNRS. Au-delà de transformer des technologies de laboratoire en start-up viables avec un ancrage marché fort, ce start-up studio possède un autre moteur : l’exigence de l’impact.
À l’heure où l’urgence climatique appelle des réponses technologiques rapides, faire passer une innovation du laboratoire à l’usage industriel reste un chemin difficile. Créé en 2022 avec l’ambition d’y remédier, le start-up studio belge BXVentures applique une méthode éprouvée à un enjeu de société : faire éclore des entreprises à fort impact, nées dans les laboratoires académiques, notamment du CNRS, mais pensées pour l’adoption industrielle.
« Le partenariat avec BXVentures, dans le cadre du programme RISE+, suit une logique assez pragmatique : propulser au plus loin les projets RISE en s’entourant de partenaires aux expertises thématiques bien affirmées. BXVentures est engagé et ancré dans le domaine majeur des « climate tech », c’est un atout pour le CNRS ! » explique Thomas Ribeiro, directeur général de CNRS Innovation ».
L'équipe BXVentures
De la techno de laboratoire à l’impact terrain
Comment fonctionne un start-up studio ? « Un studio de cinéma fait des films. Nous, nous faisons des start-up », résume avec malice Olivier Thirifays, cofondateur de BXVentures. Cette analogie n’a rien d’anecdotique : le studio assume un rôle de producteur de projets, impliqué opérationnellement, financièrement et stratégiquement avant et après la création des entreprises qu’il accompagne.
BXVentures se concentre sur des technologies capables de rendre l’industrie de demain plus propre et plus sobre. Cela passe par des solutions qui agissent à chaque étape des procédés industriels : des matières premières moins polluantes, des procédés de production moins énergivores, et un meilleur traitement des déchets, de l’eau ou des sols en fin de chaîne. « L’idée n’est pas seulement de créer une start-up autour d’une bonne idée, mais de s’assurer qu’elle puisse un jour être adoptée à grande échelle », insiste Olivier Thirifays.
En tant que start-up studio, BXVentures se distingue des incubateurs et fonds d’investissement traditionnels par son rôle de cofondateur actif. Là où un investisseur se limite souvent à une place au conseil d’administration, le studio travaille au quotidien avec les équipes, participe aux décisions et structure les projets en profondeur.
Le studio mise sur un processus de « derisking » complet, amorcé bien avant la création de la start-up. Cela passe par une analyse approfondie du marché, des matières premières, de la faisabilité industrielle et de la maturité scientifique. Le tout avec une exigence simple : « Il faut que la technologie réponde à un réel besoin, soit industrialisable et ait un impact mesurable sur la biosphère ».
L’idée n’est pas seulement de créer une start-up autour d’une bonne idée, mais de s’assurer qu’elle puisse un jour être adoptée à grande échelle. ’’
Olivier Thirifays
Cofondateur de BXVentures
Deux premiers projets sont suivis par BXVentures, en partenariat avec l’université de Montpellier : le projet Waterland, un système de dessalement d’eau à faible consommation énergétique et le projet Cleaneau, des polymères innovants utilisés pour la filtration de PFAS. Tous deux répondent à une logique claire : résoudre un problème mondial par une technologie robuste, scalable et écocompatible.
Le projet Waterland, propose un système de dessalement d’eau à faible consommation énergétique © Erwan AMICE / LEMAR / CNRS Images
Propulser les membranes de Waterland à l’échelle industriel pour un dessalement durable
Sur le marché du dessalement de l’eau de mer, les membranes utilisées n’ont pas connu d’avancées significatives depuis 40 ans. En s’inspirant de la nature, Mihail Barboui et son équipe à l’Institut européen des membranes[1] ont conçu une nouvelle technologie de membrane. « Proposer Waterland ou Cleneau à BXVentures, semblait évident. Ce start-up studio est centré sur l’impact. Ces deux projets, encore au stade du labo, avaient besoin de valider une viabilité industrielle » raconte Maylisse Seba, responsable du programme RISE+.
Le rôle de BXVentures dès lors est d’affiner le besoin marché et d’écrire en étroite collaboration avec les porteurs de projet, le scénario de ce que sera la future start-up, ses produits, ces clients. Comment ? BXVentures a formé et a accompagné Mihail Barboui avec plusieurs grands groupes industriels, afin de confronter leur technologie aux attentes du marché. L’objectif de ces rencontres était d’obtenir des retours clairs de la part de l’industrie et sécuriser la feuille de route : Quelles sont les conditions sur site ? Quels sont les obstacles à l’adoption ? etc.
La cofondation, une alliance d’humains et de compétences
« C’est un atout fort pour nos projets en fin de prématuration ou dans RISE : ce passage de relais dans le cheminement vers l’échelle industriel. BXVentures aide à préciser finement la voie vers l’industrie et ceci avec dès le départ un process très bien rodé ». explique Maylisse Seba. Au cœur du modèle des start-up studio comme BXVentures se trouve une logique de cofondation équilibrée, entre chercheurs, entrepreneurs et investisseurs. Le studio ne se contente pas de financer : il structure les projets, met à disposition ses réseaux, et assure le lien avec les industriels, puis décide in fine de cofonder la start-up, si les jalons « produit » planifiés sont atteints.
C’est un atout fort pour nos projets en fin de prématuration ou dans RISE. BXVentures aide à préciser finement la voie vers l’industrie et ceci avec dès le départ un process très bien rodé. ’’
Maylisse Seba
Responsable du programme RISE+ à CNRS Innovation
Le partenariat avec la société belge fait donc figure d’accélérateur hybride, capable d’articuler technologie, marché et exécution, autour de projets risqués qui visent un impact environnemental important. Et si l’image du studio de cinéma appliqué à l’innovation climatique peut surprendre, elle traduit bien l’ambition d’Olivier Thirifays et de ses équipes : mettre les bons talents autour de la table, avec une vision claire et des moyens pour la réaliser.
[1] CNRS/ENSC Montpellier/Université de Montpellier
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