Rassembler chercheurs, entrepreneurs, investisseurs et acteurs publics : c’était l’enjeu de la journée Startups@NEEL qui a eu lieu à Grenoble, le 10 septembre dernier. En mettant en avant les jeunes pousses issues des travaux menés à l’Institut Néel (CNRS) et en favorisant les échanges entre les différents maillons de la chaîne de l’innovation, l’événement illustre la vitalité d’un écosystème local où la deeptech prend racine et se développe pour se mettre au service de la société.
L’événement s’est tenu au World Trade Center de Grenoble et a réuni huit start-up nées des recherches de l’Institut Néel, ainsi que deux projets en cours de valorisation. C’était également l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques au cours de diverses tables rondes sur les sujets « du labo au marché », « Grenoble, terre de deeptech », « financer la prise de risque » et, enfin, « deeptech à impact ».
Luisa Piccinini, chargée d’affaires innovation à Bpifrance, rattachée à la Direction régionale de Grenoble, intervenait lors de cette dernière. Son portefeuille touche aux énergies renouvelables, à la chimie et aux matériaux, avec un focus sur les deeptechs. « Ces sociétés essayent d’avoir un impact favorable sur la société, de changer certaines habitudes, certains codes et modes de fonctionnement. Cela va au-delà de dire qu’une start-up contribue par exemple à baisser les émissions de dioxyde de carbone, il faut favoriser la création de nouveaux modèles économiques. Nous voulons nous détacher d’une logique uniquement financière pour intégrer quelque chose qui touche au bien-être de l’homme en général. Bpifrance reste une banque, mais nous ne pouvons pas raisonner exclusivement avec une logique basée sur les bénéfices et la rentabilité. Nous prenons par exemple en compte les usages en matières premières des start-up. Ces dernières doivent parfois faire des économies et revoir leur roadmap pour rester des sociétés à impact. »
La journée a mis en valeur toutes sortes de cas de figure quant aux modèles économiques des start-up. « Dans les échanges entre eux comme avec le public, les chefs d’entreprise ont confirmé qu’il ne fallait pas complexer ou prendre les autres modèles économiques comme des modèles absolus, décrit Luisa Piccinini. Chacun doit essayer de suivre une dynamique propre, selon son histoire et son cas particulier. »
Nous voulons nous détacher d’une logique uniquement financière pour intégrer quelque chose qui touche au bien-être de l’homme en général. ’’
Luisa Piccinini, chargée d’affaires innovation à Bpifrance.
« J’ai participé à une table ronde où l’on discutait des raisons pour lesquelles Grenoble est un environnement très propice à la création de start-up deeptech, explique de son côté Luca Planat, cofondateur et CEO de Silent Waves. Il y a beaucoup de laboratoires sur place, avec une bonne connexion avec le monde des entreprises. On y retrouve également de grands groupes leaders à l’échelle mondiale, comme ST ou Soitec. Tout cela forme un écosystème très favorable. Il est important d’en réunir les parties prenantes pour voir comment chacun avance et ce qu’il a à proposer. »
Les start-up présentes, toutes issues de travaux menés à l’Institut Néel, étaient au nombre de huit. Calneos propose des instruments de recherche parmi les plus performants du marché de l’analyse thermique, avec notamment des calorimètres. DIAMFAB utilise des diamants synthétiques pour la haute puissance, les conditions extrêmes et le quantique. Grapheal réalise des dispositifs flexibles en graphène qui détectent et dosent, à l’aide d’un simple smartphone, la présence de composés chimiques et biologiques. MagnetFab conçoit des microaimants pour des systèmes miniaturisés à hautes performances.
MagREEsource récupère et recycle des déchets magnétiques dans un processus d’économie circulaire. Moiz fabrique des capteurs autoalimentés, fonctionnant sans fils et sans batterie. Quobly bâtit un ordinateur quantique basé sur des technologies silicium. Enfin, Silent Waves produit des composants électroniques de pointe pour l’informatique quantique, à destination de laboratoires et d’autres start-up. On compte également, encore en cours de valorisation, Panama, qui veut simplifier, accélérer et rendre plus économiques les procédés de microfabrication, et Thélyos, qui propose un nouveau type de pointe AFM équipée d’un thermomètre ultra-sensible pour la détection thermique à l’échelle nanométrique.
« C’est important de réunir régulièrement tout l’écosystème de l’innovation, surtout pour les créateurs de start-up qui peuvent partager et échanger leurs expériences avec d’autres chefs d’entreprise, abonde Luisa Piccinini. Et pour nous, chez Bpifrance, c’est l’occasion de maintenir notre réseau. » Ces espaces d’échanges entre les différents acteurs de l’innovation contribuent à faire émerger des synergies locales et à impulser une véritable dynamique de valorisation et de transferts des résultats de recherche au monde socio-économique.
La réussite de cette journée confirme la vitalité de l’écosystème d’innovation grenoblois et sa capacité à faire émerger et à accompagner des start-up issues des laboratoires recherche.
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